mardi 21 juillet 2009

Ils sont là


Il y a plus de vingt ans, après avoir quitté la première madame neurone, je me suis exilé. En ces terres lointaines, je recevais parfois la visite de l'ainé. Avec comme pris à payer, l'insupportable déchirure de la séparation quand il me fallait le reconduire au terminus, à la gare, à l'aéroport.
Parfois, je n'étais pas seul de mon clan et après avoir partagé ces moments douloureux, j'ai écrit ce qui suit :
À Stéphanie, Antoine et Albert, tout ce qui me reste d'une journée de départ

 

Ils sont là
Si cruellement présents dans leur absence
Si loin des yeux
Si près du cœur

 

Ils sont là
Si proches de nous
Qu'il ne nous manque que leur chair
Pour les embrasser

 

Ils sont là
À chaque heure de chaque jour
Comme notre cœur qui bat
Et qu'on ne voit pas

 

Ils sont là
Liés à nous par des liens
Plus forts que le temps
Plus forts que les hommes et toutes leurs lois

 

Ils sont là
Ils sont là
Ils sont là
Partout, toujours, tout le temps?
Ils sont si terriblement là
Comme s'il était possible qu'on puisse les oublier
Comme si on pouvait craindre qu'ils puissent nous oublier
Ils sont là
Je te le répète mille fois
Alors dis-moi Albert, pourquoi tu pleures ?

 


 

2 commentaires:

  1. Où vont-ils sans espoir de retour
    Ces jours heureux que nous ne vivrons plus ?




    la tristesse des familles désunies

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  2. Bien livré ce texte et touchant à l'extrême... Exactement ce qu'on ressent lorsqu'on est privé de nos enfants qu'on aime tant. J'en sais quelque chose.

    Bonne fin de semaine!

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